par Jacques Chamayou
Ce matin, beau temps. Péacha enfourche son beau vélo flambant neuf et s’habille de sa tenue orange fluo dernier cri… Un vrai potiron ! Il coiffe son casque vert jardin … Il a décidé de s’attaquer à « Rota Buou » (Route Bœuf pour les touristes en manque de sensations fortement élevées).
Comme toujours, Péacha est gonflé. Rien ne lui fait peur. Et puis, se dit-il, de là-haut, l’effort est toujours récompensé. Dans ce magnifique cadre, je suis le roi du monde. Il en connaît un rayon le Péacha sur la pratique vélocipédique… Les premiers hectomètres à la sortie du village sont accomplis avec force souplesse. En contournant la croix de Migou il a encore le sourire. Mais dès le premier rampaillou, il commence à piocher avec son menton. Cinquante mètres plus loin, il crache son cigare.
Au moment où il aborde « le mur », il est debout sur ses pédales… L’impressionnant dénivelé lui obture quand même la vue du sommet. Il ahane de plus en plus fort de telle sorte qu’il n’entend pas dans son sillage, un doux murmure s’approcher.
Soudain, depuis sa gauche surgit, sourire aux lèvres, Eugène Ionesco à qui le cycliste Lance Armstrong a prêté son vélo électrique. Péacha a juste le temps d’entendre, Hé bonhomme, "Vouloir être de son temps, c’est déjà être dépassé."